Pour nous, pêcheurs de carnassiers au leurre, le mois de Mai est synonyme d’ouverture de la pêche. Le matériel a été trié, bichonné et astiqué pendant quasiment trois mois. Il est enfin temps d’en découdre avec nos partenaires de jeu favoris et plus particulièrement avec les brochets et les perches étant donné que les black-bass et les sandres sont encore en pleine reproduction.
Pour moi, cette ouverture a une toute nouvelle saveur suite à ma récente paternité. Je sais que mes sorties seront moins évidentes qu’avant et qu’il faudra me concentrer sur l’essentiel. Cette année, il y a du pain sur la planche puisque je serai présent sur deux circuits de compétition : le défi Predators ouest avec Yann Naessens, et le championnat de France GN Carla avec Valentin Pena. Niveau compétitions, le mois est pour ainsi dire chargé. Après une ouverture qu’on qualifiera de très moyenne (beaucoup de touches discrètes et un seul petit poisson monté au bateau), le bal est ouvert par la manche du Défi Predators de Parentis. En effet, cette dernière avait dû être repoussée pour cause de tempête en novembre dernier. C’est donc le 8 mai que nous retrouvons toute l’équipe habituellement présente sur ce circuit et son cortège de bonne humeur. Le départ est donné à 8h pour cette manche « only » brochet ou il faudra ramener un quota de trois brochets. Toutes les équipes se dirigent à toutes vitesses sur les spots réputés du lac. L’un se situe totalement au sud et l’autre se trouve à l’opposé, complètement au nord. Après dix bonnes minutes de navigation, nous arrivons sur un herbier qui nous avait valu la troisième marche du podium de l’open AHGL en septembre dernier. C’est donc confiant que nous commençons à pêcher. Je commence directement au LV500 spin pour prospecter un maximum de terrain. Ce lipless doublé d’une micro palette se lance comme aucun autre et fait la différence dans bien des situations. Malgré son efficacité, les poissons resteront insensibles à son charme. Je décide donc de passer au spinnerbait et mon choix se tourne vers le RV-150 coloris Aurora Gold Northern Perch agrémenté d’un Optishad 4” HT Tiger en trailer, un cocktail détonnant puisque quelques instants après ce changement un joli brochet vient taper le leurre au bateau. Malheureusement, ce dernier tape court et rate le leurre. Je suis décomposé puisqu’on l’estime à plus de 70 cm. Pendant ce temps, Yann, quant à lui, alterne shad palette et swimbait et c’est cette dernière technique qui s’avérera payante puisque qu’un joli brochet de 85 cm rentre au vivier. Je monte immédiatement un LLPT 170, swimbait très productif sur les gros brochets. Cependant, la matinée se termine avec seulement ce poisson au vivier. Nous décidons donc de changer de zone et j’ai pris la décision de monter un original optimum en 6’’ qui m’a rapporté de jolis brochets au cours de l’année. Sans succès, je remonte donc mon RV-150 et quelques minutes après, c’est une magnifique perche de 45 cm qui mord. Elle a rapidement rejoint son élément. L’après-midi se termine et l’heure de retourner au départ approche. Nous décidons pourtant d’insister sur la zone du matin jusqu’au dernier moment. Ca a d’ailleurs été bénéfique puisqu’à quelques minutes de partir, c’est un brochet de 65 cm qui mord à mon spinner. Ni une ni deux, il est mis au vivier et nous rentrons à la pesée. La journée n’a pas été évidente mais nous terminerons tout de même dans le top dix avec une septième place sur quarante équipes. Cela nous fait du bien au classement général et nous fait espérer une éventuelle qualification pour la finale de Lacanau.
Le samedi 10 c’est la manche du GN Carla de Sanguinet qui débute aux aurores puisque ce ne sont pas moins de trente bateaux qui se retrouvent dans la baie. Le top départ est donné et les stratégies se dévoilent alors que certains décident de filer au sud du lac ou sur les structures en pleine eau. Nous décidons donc de rester sur la zone de départ pour rentrer au moins un brochet, et c’est à l’original optimum 6’’ que je commence à peigner les herbiers. Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’un joli brochet de 73cm vienne s’emparer de mon spinner. Une fois la prise homologuée, nous continuons dans cette optique qui, malheureusement, sera sans succès. Le reste de la journée sera difficile. J’ai alterné pêche au LC 2.5 et Flash Pointer 115 MR. Ce minnow est pour moi une révolution en termes de jerkbaits. Sa capacité à se déplacer de gauche à droite mais aussi de haut en bas en fait un allié de choix quand les poissons sont tatillons. Cependant, seulement des petits poissons se laisseront tenter puisque les spots ont déjà été de nombreuses fois visités par les autres équipages. Puis c’est d’un commun accord que nous décidons de nous replier sur des spots plus profonds situés entre 6 et 10m de profondeur ou nous avions localisé quelques boules de poissons. Je descends donc un montage drop shot avec un Alive Shad 3” mais les prises restent trop modestes. Je passe donc sur un Fluke coloris watermelon et c’est une jolie perche de 43cm qui monte au bateau. Malheureusement, malgré nos efforts, aucun autre poisson ne nous rendra visite jusqu’à la fin. Les bruits courent que la pêche a été très difficile et que nous ne serions pas si mal classés que ça. En effet, avec nos deux poissons nous arrivons à la sixième place, ce qui nous permet de débuter la saison de championnat de France de manière correcte.
Enfin, le 25 mai, nous revoilà sur le même lac de Cazaux/Sanguinet. Cette fois ci, pour la manche du Défi Predators, du fait de la présence de perches sur les structures, nous décidons de commencer par une structure peu profonde. Mais aucun poisson ne s’y trouve. Nous décidons donc de filer au sud du lac avec comme objectif de rentrer au moins un brochet. Alors que nous peignons les herbiers alternativement au spinnerbait et au shad-palette, je décide de monter un Real California 200 coloris Brook Trout. En effet, quelques semaines auparavant, ce type de leurre nous avait rapporté un joli poisson. Ça se confirme puisque ça déclenchera l’attaque d’un poisson certes modeste mais qui comptera quand même sur la balance. La journée sera extrêmement longue avec une traversée du désert niveau poissons. Une fois de plus, Yann nous obtiendra un brochet maillé à 15 mn de la fin avec son crank coloris craw fétiche. Arrivé à la pesée, on apprend que la moitié des équipes sont capots, ce qui est de bon augure pour nous. En effet, ça se solde par une sixième place au classement général et rattrape notre erreur de Hourtin. Cela nous ouvre un coin de porte pour la finale mais il faudra continuer nos efforts sur La Charente. Evidemment, rien n’est acquis. Félicitations à Matthias et à l’équipage Lagardere/Barde qui ont carrément fait un hold up au cours de cette manche.
Anthony Desnoyer.
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