Gary Yamamoto
Gary Yamamoto Swim Bait : Petit s’abstenir !!!
De prime abord, ce n’est pas la taille du leurre - 12,5 cm - qui impressionne, non cela n’a rien de bien singulier. Ce n’est pas non plus la largeur du leurre…ni même sa hauteur au niveau du ventre… La caudale ? Hum c’est vrai qu’elle est large mais bon…
Bref, à première vue, rien de particulier… A première vue.
Si l’on se penche de plus près, on constate très vite que prises individuellement, les caractéristiques de ce leurre n’ont rien de particulier, mais cumulées, cela donne un résultat qui positionne ce leurre sous les meilleurs augures…
Une caudale large et crantée qui parait presque trop grosse pour un leurre de 5 pouces…un corps fin et aplati légèrement en V…une partie ventrale bien haute…une texture ferme et souple à la fois… LA texture, je devrais dire. Cette texture salée propre à tous les leurres Gary Yamamoto qui a fait la réputation du Senko en particulier.
Résumons les premières impressions, pour le moment purement visuelles : un shad au fort effet vibratoire, avec malgré tout sûrement peu de prise dans le courant, des vibrations plutôt basse fréquence, une texture salée permettant aux poissons de ne pas recracher le leurre de suite, une souplesse certaine et une bonne résistance au déchirement, une taille idéale…Le tout combiné sur un seul et même leurre. Hum, sur le papier, ce leurre mérite vraiment que l’on s’y penche de très près. Enfin, que les bars s’y penchent de très près !!!
Les forts coefficients de ce week-end, associés à un bon vent d’ouest, vont constituer mon terrains de jeu pour tester in situ ce swim bait.
Je positionne le bateau et laisse dériver tranquillement histoire de bien prendre la trace au GPS et de regarder comment l’effet vent/courant nous fait dériver. J’en profite pour monter un swimbait blanc sur une tête plombée 3/4 oz (21 g) et un pailleté sur une tête 1/2 oz (14 g). En effet nous allons pêcher sur des fonds allant de 7 à 12 m de profondeur sur une même dérive : il va donc falloir alterner les grammages pour être opérationnel. Nous sommes au tout début de la descendante. Je verrai d’ici une heure si je dois augmenter mon grammage pour mieux tenir dans le jus.
Je me repositionne et jette l’ancre flottante. Je laisse descendre mon swimbait sur deux mètres de profondeur afin de bien observer son comportement. Swim Bait, comme son nom l’indique, ce leurre nage : il ne se contente pas de frétiller (battre serait plus approprié) de la queue ; ce leurre, grâce à sa partie ventrale très haute en forme de V produit un fort effet de rolling. Autre confirmation : malgré la taille de la caudale plutôt élevées pour un leurre de 12,5 cm, ce leurre n’offre pas une trop grosse résistance et répond bien aux maniements de la canne. Pas besoin d’une trique pour animer correctement ce leurre. Ma pluggin 2,50
sera parfaite.
Je décide donc de pêcher vers l’amont pour le moment, le courant n’étant pas encore formé. En pêchant dans le sens de la dérive, j’arrive à pêcher plus léger, et surtout à prospecter assez lentement, le plus gros travail consistant à récupérer l’excédent
de bannière.
Il faut par contre maîtriser sa vitesse de récupération pour ne pas accrocher : dans ces conditions, c’est plus le pêcheur qui va au leurre que le leurre qui vient au pêcheur. Je sens parfaitement le leurre travailler près du fond et j’arrive à le faire évoluer sans soucis : la forme du leurre permet de bien l’animer en répondant à chacune des sollicitations.
Je relance un poil moins vert l’amont de manière à ce que le leurre, en milieu de dérive avec le bateau qui se déplace, bascule vers l’aval et adopte une nage différente. Cette stratégie s’est souvent révélée payante lors de conditions de pêche difficiles, avec des poissons peu actifs. Et c’est encore le cas, car c’est la touche, au moment où j’ai laissé redescendre le leurre, juste après qu’il a basculé sur l’aval, une touche franche. Le poisson prend du fil, peu nerveux mais lourd… hum, ça sent bon. Le bar monte à la surface, mise à l’épuisette.
Marquage du point GPS, pesée, photo et remise à l’eau. J’ai le sourire : 3,5 kg, pour un premier poisson c’est plutôt pas mal.
 
 
Le temps de faire quelques photos, nous avons pas mal dérivé. Je repositionne donc le bateau de manière à faire la même dérive. J’applique la même technique et pêche comme lors de ma première dérive. Rien. Je repositionne donc le bateau sur la même zone mais en me rapprochant un peu plus de la côte, là ou le jus commence à se former. J’arrive à la cassure et laisse mon leurre redescendre afin de bien reprendre contact avec le fond en baissant la canne. La dérive du bateau commence à tirer sur le leurre et le faire remonter légèrement ; j’ouvre le pick up et laisse à nouveau descendre le leurre mais par petits à-coups. Je reprends contact et c’est la touche. Encore un poisson lourd et qui me donne un peu de fil à retordre.
Le poisson monte finalement à la surface. Il est du même acabit que le précédent. Photo et remise à
l’eau immédiate.
Les poissons sont peu actifs mais un travail assez lent du leurre tout en souplesse semble être la bonne technique à mettre en œuvre.
Je m’attache donc à pêcher plutôt lentement en variant les angles d’attaque des postes et en alternant les stops, les tirées longues et les frétillements, le tout en restant plutôt souple et peu saccadé.
Petit gratouillis : ferrage sec mais court. Rien. Je redonne donc la main aussitôt, le poisson n’ayant pas été piqué. A nouveau un léger gratouillis ; je laisse faire, compte 3 et ferre. Pendu. Encore un joli poisson qui monte à la surface. La texture salée du leurre a fait son effet : la bar n’a pas recraché et est revenu « goûter» après la première touche.
 
 
Cette technique de pêche ¾ amont assez lente s’avérera payante tout au long de la descendante, et ce seront plusieurs beaux poissons qui se succèderont.
Les différents essais avec d’autres shads dans les mêmes conditions se montreront moins concluants qu’avec le swim bait : maniements, vibrations, taille ?? Difficile de tirer des conclusions, mais en tout cas, sur des poissons difficiles et postés et par fort coefficient, comme c’était le cas, le swim bait Gary Yamamoto aura permis de faire une très belle pêche, avec exclusivement des poissons entre 3 et 4 kg et en pleine forme. Le leurre a permis de sélectionner les bars et de vraiment s’éclater. D’autres shads ont permis de prendre du poisson également mais ont été beaucoup moins sélectifs avec des bars entre 1 et 2 kg.
Le début de montante nous amènera à changer de postes et à pêcher différemment.
Gary Yamamoto
En résumé, le swim bait Gary Yamamoto est un leurre extraordinaire pour pêcher les cassures, les zones de courant ou lorsque la mer est agitée, pour des fonds entre 5 et 30 m. Il fait preuve d’une grande tenue et s’avère être un aimant à gros poissons. Sa taille « basique » associée à une texture souple et à une grosse caudale permet de proposer une proie à fort effet vibratoire et donc sélective sans pour autant être obligé de proposer un « steak » : il permet donc de monter plus léger. Lors de ce test j’ai en effet pêcher majoritairement avec du 14 g et du 21 g (un peu avec du 28 g) en plombée dans des profondeurs s’étalant de 5 à 17 m, là où avec d’autres shads à effet vibratoire identique, je devais souvent monter plus lourd.
BIG FISH !!!
A bientôt.
Victor.