Reportage
Au printemps dernier, je suis allé passé la journée avec des amis qui pêchaient la carpe dans un bras mort de la Seine que je connais bien. Ayant déjà fait de très belles pêches de grosses perches à cet endroit, j’apportais en plus du pain et des croissants, une spinning ML, une petite boite contenant des LC Graphite Jigs en 1/8oz, une pochette d’Hyper Finesse Worm et une bobine de Fluoro en 22/100. Impossible d’aller au bord de l’eau sans tremper du fil !

Ce bras mort a la particularité d’avoir de très nombreux arbres surplombant l’eau dont beaucoup de saules. Toutes les racines immergées de ces arbres créés des caches formidables pour la population d’écrevisses locale. Ce sont bien sûr des postes excellents pour les carpes qui se gavent de crustacés, mais aussi pour les grosses perches qui les suivent.

 

Une fois le petit déjeuner englouti, j’ai quitté mes amis, enfilé mes bottes et rejoins les hot spots. A travers les arbres, je lance mon micro jig à 1m de la berge en latéral et le fait évoluer sous les racines. Bang ! Première perche. Quand je la ramène, j’aperçois distinctement les autres qui la suivent. Elles sont en chasse, peu méfiantes et c’est un festival. J’enchaine une dizaine de perches entre 25 et 40cm sur seulement 15m de berge. Elles dégueulent des petites écrevisses quand je les décroche.

Bizarrement, l’activité s’arrête subitement. Plus une touche ni même un suivi. Rien pendant 15 minutes. Je commence à me poser des questions quand je sens un petit ‘’toc’’ dans mon fil. Je ferre par reflexe mais rien ne bouge. Il se passe une longue seconde pendant laquelle je doute, puis le frein de mon petit moulinet qui crache du fil me rassure : ce n’est pas une souche ! J’ai du piquer une carpe. Elles raffolent d’écrevisse et j’avais déjà capturé sur ce poste une petite commune au jig. En 25/100 et dans les branches, le combat est loin d’être gagné. Mais les coups de têtes qui se répercutent dans le blank de ma canne me font changer d’avis. J’ai du piquer un brochet… et un beau. Un peu fataliste, je combats en sachant que je peux me faire couper d’une seconde à l’autre. Je vois maintenant passer le long de la berge mon brochet avec le petit jig ridiculement piqué au coin de la gueule. Alors qu’il s’apprête à sauter, je plonge la canne dans l’eau pour l’en empêcher. C’est alors que la chance est avec moi et le petit Fluoro passe et se coince derrière la commissure de la gueule du prédateur…I’m lucky !!

J’appel mon ami le plus proche qui me donne un coup de main en glissant le brochet dans sa vaste épuisette à carpe. Je suis aux anges. C’est un très beau poisson. Quand je le prends dans les bras pour la photo, je sens très distinctement à travers son abdomen les dizaines d’écrevisses qu’il a ingurgité avant de croiser la route de mon jig. Epuisé par le combat, il repart tranquillement vers les profondeurs de la Seine.

Avec un peu de chance, tout est possible !!

 

Alban